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 « what makes a family ? »

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Zeng Liang
Zeng Liang

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they became useful as pawns in a game of chess.

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MessageSujet: « what makes a family ? »   « what makes a family ? » EmptyMer 25 Avr - 18:37

Vingt et une heure. Le soleil se couchait sur Séoul et la peignait de belles couleurs rouges sang. La nuit assassinait les habitants de cette ville. Liang le premier. Fêtard de première classe, il mourrait un peu plus chaque soir. Mais pas aujourd’hui. Non, il n’allait pas sortir en boîte retrouver ses amis. Il était trop fatigué, et quittait un énième tournage obscène. Une douche et un canapé, voilà ce qu’il désirait. Les portes vitrées d’un hôtel peu fréquenté se refermèrent derrière lui. Ils l’avaient filmé durant toute une longue après-midi à se tordre dans des positions pas possibles. Il tenait difficilement sur ses jambes. Non pas que ses partenaires se soient mal comportés avec lui, pour une fois ils y étaient plutôt allés doucement, mais la fatigue avait raison de lui. Dernièrement, il passait beaucoup plus de temps derrière les caméras pour la bonne et simple raison qu’il voulait s’acheter une voiture. Il avait donc besoin d’argent pour que la banque accepte de lui faire un prêt. Parce que malgré son salaire qui tombait régulièrement, ils risquaient de tirer une drôle de tronche s’il se pointait sans rien derrière. C’est vrai, pas de quoi faire le fier quand on est acteur pour des films d‘un genre aussi particulier. Alors il enchainait les scènes qui lui rapportaient des primes. C’était beaucoup plus contraignant pour lui, et dix fois plus fatiguant, mais il n’avait pas vraiment le choix. Il en avait marre des transports en commun et des taxis. Faut dire que son père l’avait forcé à passer son permis, et depuis rien, que dalle, comme un acte de rébellion il n’avait plus posé ses mains sur un volant. Mais cela faisait quelques mois maintenant qu’il se lassait des longs trajets jusqu’à son lieu de travail puis bon nombre de gens louches l’attendaient souvent à la sortie. Non pas que cela lui fasse particulièrement peur, il parvenait toujours à leur échapper mais à la longue c’était devenu gavant puis surtout il risquait à un moment ou à un autre de tomber sur un mec vraiment louche et ferait beaucoup moins le malin. Parce que c’était pas avec un gabarit comme le sien qu’il allait pouvoir éliminer les menaces et se défendre. Surtout qu’en général il ressortait de son boulot complètement exténué, il ne restait plus de force pour défendre les vilains pervers. Le chinois demeurait donc toujours sur ses gardes. Il jeta un coup d’œil à gauche, puis un autre à droite. Personne, il souffla soulagé et sortit son paquet de clope histoire de patienter jusqu’à l’arrivée de son taxi qu’il avait pourtant appelé une bonne demi-heure en avance. Cela aussi, ça l’agaçait. Devoir attendre. S’il avait sa voiture, il pourrait partir tout de suite. Rah vivement qu’il puisse se payer un véhicule. Il s’adossait au mur de l’immeuble, et salua ses collègues d’un signe de la main. L’un deux lui demanda s’il voulait qu’il le dépose, Liang refusa en secouant négativement la tête. Cet homme là, il ne l’aimait pas. Moche, vulgaire, et poilu. Tout ce qui faut pour le dégouter, et pourtant ils étaient amenés trop régulièrement à le faire ensemble. Quelques fois, il pourrait en vomir. Son souffle de buffle sur sa peau, ses gémissements d’ours, tout lui donnait la nausée. Le pompon étant qu’il avait une petite amie. Comment ce vieux cochon pouvait-il se prétendre hétéro et faire ça dans son dos ? Liang n’était certes pas des plus respectueux et la fidélité ne faisait pas partie de ses valeurs, mais tout de même. Là, dans le domaine du crade, il excédait. Le chinois soupira à l’entente du bruit de moteur qui s’éloignait et écrasa sa clope. Une goutte, puis une autre. Oh non, il pleuvait. Comment était-ce possible ? Le ciel certes un peu gris laissait pourtant passer le soleil il y a même pas cinq minutes de ça. Temps pourri. Les nuages presque noirs plongeait le quartier dans une obscurité précoce. D’abord une fine pluie, puis très vite le vent se leva et le chinois se retrouva trempé de la tête aux pieds. Bon sang que faisait ce foutu taxi ?

Comme il n’en pouvait plus d’attendre, Liang commença à marcher en même temps qu’il rappelait la compagnie. La personne à l’autre bout du fil lui assura qu’un taxi était bien parti pour le récupérer. Le jeune Zeng lui hurla dessus, la traitant de tous les noms et signala qu’il ne paierait pas le trajet s’il n’arrivait pas dans les dix minutes à venir. Bon, tout de même, mieux valait s’abriter que de risquer une pneumonie. Alors il s’arrêta sous un abri bus, et passa une main dans ses cheveux mouillés qui lui collaient au visage autant que son t-shirt à sa peau, des sensations désagréables. Il n’avait qu’une hâte, être chez lui, bien au chaud, posé sur son canapé avec une bière et des céréales - oui drôle de repas -. Il shoota dans un pauvre caillou qui n’avait rien demandé, et dégaina pour la deuxième fois une Marlboro de son paquet puis l‘alluma. « Tu m‘en lâches une ? » Le jeune chinois sursauta et se retourna vivement. D’où il débarquait lui ? Il ne l’avait même pas entendu s’approcher. Liang ne se cacha pas pour le détailler de la tête aux pieds. La quarantaine, des vêtements bon marchés, une main qui tremble. Dis-donc, faut être assez pitoyable pour se promener seul à cet âge. Il a pas une femme qui l’attend à la maison ? Tout en ne pouvant dissimuler une grimace, il lui tendit une de ses précieux tiges blanches. « T‘as du feu ? » Mais, plus chiant encore ! Liang poussa un long soupir avant de lui passer son briquet. Dès qu’il le récupéra, il lui tourna le dos, nullement disposé à engager une discussion avec un homme aussi étrange qui de surcroit avait le double de son âge. Pourtant, même s’il faisait tout pour l’ignorer, il sentait son regard insistant sur lui. Il l’entendait tousser aussi, à croire qu’il fumait pour la première fois. Le chinois prit du coup ses distances, et fit quelques pas sur le côté. Non mais pourquoi ça n’arrivait qu’à lui ? Il était pourtant encore bien tôt pour que des types de son genre soient de sortie. Liang risqua un coup d’œil à sa droite, mais baissa aussi sec les yeux. Ce sourire, ses fossettes de vieux, ses rides entre les sourcils, et son regard vitreux. Apparemment, le bon dieu avait décidé de lui envoyer la crème de la crème des mecs déséquilibrés. Soit, il allait faire comme s’il n’était pas là jusqu’à l’arrivée de son taxi qu’il ne paiera vraisemblablement pas. Faut pas déconner, attendre sous la pluie et en plus avec un gars pas net, y a pas pire comme situation. Surtout que plus les minutes passaient, plus il le sentait s’approcher et plus il se doutait qu’il ne comptait pas le laisser tranquille encore longtemps.

En effet, le plus vieux ne garda pas longtemps ses mains dans ses poches et en glissa une sur les fesses du chinois. Sa réaction fut immédiate, Liang s’écarta en faisant les yeux ronds et serra les poings, prêt à se défendre. Ok, il était tombé sur un gros cochon, pour pas changer quoi. « C‘est quoi votre problème ?» Aucune réponse, juste ce regard. Ce regard sans expression, totalement vide, et ce sourire écœurant qu’il aimerait lui arracher du visage avec un pied de biche. Comme il ne supportait pas cela, il lança sa cigarette et tourna les talons pour commencer à marcher d’un pas pressé. Il l’entendait qui le suivait, et même qui accélérait alors Liang fit de même. Vraiment, la pneumonie sera pour lui. Enfin si l’autre psychopathe ne le tuait pas avant. Parce qu’autant il avait croisé des tas de pervers dans sa vie, autant ce type la lui foutait vraiment les chocottes. Et pas à tort en plus. L’inconnu l’empoigna violemment, et le força à se retourner. Liang remua dans tous les sens pour se libérer et y parvint une première fois, malheureusement il eut vite fait de se faire rattraper et plaquer contre un mur. « Voyons, je sais qu’t’en as envie. T’en as toujours envie, j’t’ai vu faire tellement de fois. T’aimes ça non ? » Pervers identifié, vieux vicieux qui achète ses films et les matte en boucle. Les aléas du métier comme on dit. Néanmoins, malgré son peu de force, il lui déclencha un bon coup de pied entre les deux jambes et en profita pour s’enfuir. Malheureusement, l’autre ne resta pas longtemps à terre et une fois encore parvint à lui mettre la main dessus. Cette fois-ci, sa tête se fracassa contre un autre mur. Une douleur tellement vive, qu’il sentit son corps trembler. Surement qu’il s’était ouvert à la tête. Retenu par une main autour de son cou et le corps volumineux de l’homme contre le sien la seule chose qu’il trouva à faire fut de lui cracher au visage alors que celui-ci essayait de l’embrasser. « Petite pute. » Liang ravala difficilement sa salive, du fait de la pression sur sa gorge mais aussi de la panique qui le gagnait peu à peu. Comme il ne se laissait pas faire, l’homme se mit à le couvrir de coups tout en commençant à le déshabiller. Là, au milieu de la rue, sous la pluie. Une rue quasi déserte où aucune voiture ne circulait. Alors aucune chance qu’on vienne l’aider. Et pourtant.


Dernière édition par Zeng Liang le Dim 29 Avr - 11:37, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: « what makes a family ? »   « what makes a family ? » EmptySam 28 Avr - 10:25

« Monsieur Cheng, je vous donne les dernières statistiques ainsi que les dernières données. Veuillez me faire un rapport pour ce soir. » Et sans même attendre une réponse, le chef partit aussi vite qu’il avait posé ses pieds dans le bureau. Yan rageait intérieurement. Il était parfaitement conscient que la tâche qui venait de lui être accorder ne faisait pas partie de ses fonctions. Il s’agissait du travail de son employeur et protester ne servait à rien. Il avait déjà essayé de s’en prendre à lui, lui expliquant subtilement que l’exploitation était interdite et qu’il n’était qu’en apprentissage, mais l’autre avait répliqué en lui rappelait qu’il s’agissait d’une grande entreprise et que par conséquent il avait une dizaine d’avocats réputés à sa disposition. Du pouvoir, c’était ce qui lui manquait pour se rebeller. II n’y avait pas d’autre choix, il fallait faire avec et attendre une chance de renverser le maître du jeu. Après tout que pouvait faire un simple étudiant contre un pdg qui avait des contacts dans la politique ? Il se devait de grimper les échelles et lorsqu’il aurait atteint sa place souhaitée, il se vengerait pour prouver que personne n’avait à le sous-estimer, à profiter de ses capacités intellectuelles pour raison de paresse. Entretemps, il avait encore du chemin et il ne lui restait plus qu’à rester concentrer et faire ce qui lui était demandé. Un coup d’œil sur sa montre lui indiqua vingt-heure et demi. Il allait devoir se dépêcher. Au moment où le chinois attrapa la première feuille pour l’analyser, une de ses collègues frappa à la porte. Ce n’était vraiment pas conseillé de le déranger à cet instant et quand il reconnu la jeune femme il ne put que soupirer d’exaspération. Celle-là était un véritablement phénomène, miss je-me-plains-de-tout-et-de-n’importe-quoi. A tous les coups, elle était encore venue pour rouspéter sur oh combien son supérieur n’était pas propre et était impoli. Sans même lui permettre de mettre un pied dans son espace privé, il la regarda sérieusement avec un air de ‘tu me déranges’. Heureusement, elle capta tout de suite le message et s’en alla sans dire un mot. De cette manière, il sauvait son précieux temps car une fois qu’elle se lançait, ça pouvait durer une heure et pas moyen de lui faire appuyer le bouton stop. Ce soir, il était pressé et avec le dossier qui lui revenait à la charge, sa situation ne s’arrangeait pas. Il était supposé partir et aller jeter un œil sur son demi-frère. Attention, ce n’était pas du baby-sitting. C’était plus ridiculisant que ça, c’était une activité qui ressemblait à une attitude de stalker. Personne ne devait le remarquer qu’il le suivait secrètement pour s’assurer que sa vie restait convenable, ou plutôt ne devenait pas plus misérable qu’elle ne l’était déjà. Zeng Liang, quelqu’un qu’il aurait préféré ne jamais rencontré. Il avait dû perdre momentanément la tête pour avoir céder à la faveur de son père qui demandait de surveiller le fils illégitime. C’était un homme et il ne revenait pas sur sa parole, alors qu’il le veuille ou non, il allait continuer. Pour ne pas le rater à la fin de son tournage, il ne pouvait pas gaspiller une seule minute.

Son regard dévia vers la fenêtre lorsqu’il remarqua le début du couché de soleil. Yan se mordilla la lèvre inférieure, stressé à l’idée d’être en retard et tout à fait conscient que les secondes défilaient. Ses mains tapèrent sur le clavier de plus en plus rapidement. Finir ce satané rapport était tout ce qui traversait son esprit. D’un geste brusque, il desserra sa cravate qui s’était mise à le démanger. Il essayait de rester concentrer et d’ignorer les bruits de ses camarades qui rentraient chez eux. Les ‘aurevoirs’, les chaises qui raclaient le sol, le son des talons qui s’éloignait, toutes ses résonances inutiles l’énervaient et le jeune étudiant faisait de son mieux pour garder son sang-froid. Ses yeux clignaient de plus en plus souvent, preuve que la fatigue commençait à l’envahir. Il fallait dire qu’il n’avait pas arrêté de travailler toute la journée et avait même pris des ramens à emporter dans son bureau pour continuer son devoir. Jongler entre l’université et l’apprentissage n’était pas mince affaire. Ce qui le poussait à poursuivre, c’était uniquement sa motivation. Sa vie sociale était proche d’un trou noir cependant, en échange il allait accéder à la gloire et au succès ce qui valait ses efforts. De plus, avec les soirées dans les bars qu’il se faisait de temps à autre, ça le détendait. Un fin sourire apparut sur son visage, il venait de terminer son travail. Il appuya sur la touche imprimé et se prépara déjà pour partir. Dès que tout était agrafé, il quitta sa salle et traversa le couloir à grand pas. Avec son badge, il accéda à l’ascenseur et s’en alla vers le parking où attendait sa moto. Il mit son casque et ne tarda pas à démarrer sa machine. Dehors, il faisait déjà nuit et il pleuvait. Pour ne rien arranger, la circulation était dense cependant, grâce à son talent pour griller les feux rouges, dépasser les voitures, aller plus vite que ce qui est permis, il réussit à passer d’un coin de Séoul à l’un de ses opposés en un temps record. Il fallait avouer qu’avec son engin qui faisait partie d’un des nouveaux modèles à grande vitesse et qu’il avait payé avec toutes ses économies, l’avait avantagé. Arrivé devant l’hôtel, lieu de tournage du film pas très net dans lequel tournait son demi-frère, le chinois eut un coup de bol monstre de trouver une place pour se garer. Personne aux alentours, l’avait-t-il raté ? Était-t-il déjà rentré sain et sauf chez lui ? Parce qu’avec un quartier aussi malfamé que celui-là, mieux valait ne pas traîner et encore moins quand il pleuvait et que le soleil s’était couché. Le jeune homme était près à repartir, se disant qu’il reviendrait le lendemain lorsqu’un détail attira son attention. Un taxi avec les phares allumés faisait des allers-retours, sûrement à la recherche de son client. Normalement, ça ne l’aurait pas intrigué mais il savait parfaitement que Liang ne rentrait que par ce moyen de transport et que c’était le seul dans l’équipe avec il bossait qui l’utilisait. Ca sentait le louche, ça. Très louche, même.

Les gouttes qui tombaient brouillaient sa vue et pas un passant à qui demander s’il avait vu une tête d’ange quelque part. Si le fils illégitime n’était pas entré dans le taxi, c’était obligé qu’il ne soit pas très loin et pourtant, le seul abri était l’arrêt de bus et pas un chat non plus. De plus en plus étrange… Ne trouvant pas d’autres pistes, il ne lui restait plus qu’à faire le tour de l’endroit. Par instinct, il s’avança en premier dans les ruelles sombres. Ce mec était un véritablement aimant à emmerdes, c’était bien le genre à squatter ce qui était douteux et à s’enfoncer dans sa vie misérable. Yan marchait un peu au hasard lorsqu’il entendit un bruit. Quelqu’un qui était en train de se battre, ou en tout cas de donner des coups. Sans hésiter, il courut dans la direction du chahut et chercha. Ce qu’il vit le surprit : un demi-frère blessé avec un vieux pervers à moitié fou qui voulait le violer. Nomdediou ! C’était quoi cette histoire ? « Petite pute. » Il était complètement taré ! Il se devait de finir à la secousse, même s’il s’agissait de quelqu’un qu’il ne portait pas dans son cœur. Il n’était pas encore aussi froid pour ignorer un malade qui abusait un plus jeune. Le chinois fila pour venir en aide et agrippa fermement le poignet du persécuteur. « Dégage, cette pute-ci a des goûts de luxe. » Et en deux, trois mouvements, il le renversa par terre pour l’immobiliser. Ce monsieur ne se laissa pas faire facilement, gesticulant de partout et essayant de renvoyant un poing en vain. Que croyait-t-il ? Qu’il allait réussir à battre un étudiant qui faisait de l’exercice tous les jours, qui excellait en art martiaux alors que lui, semblait passer ses journées devant la télévision à bander ? Il lui donna un coup fatal sur la nuque et celui-ci perdit immédiatement conscience. Il se tourna vers la victime. « Bordel ! T’en as pas marre d’emmerder le monde ? J’ai autre chose à faire que de me battre contre des pervers. » Enervé, il l’était et il lâchait ses nerfs sur Liang qu’il prenait pour responsable. « Lève-toi. Si tu veux le taper dessus pour rendre la pièce de sa monnaie, vas-y. » Il désigna au passage le corps assommé du vieux par terre. Certes, il l’avait secouru mais il y avait des limites dans ses actes. L’autre était bien assez grand pour se relever tout seul et se remettre sur ses pattes. C’est seulement lorsqu’il observa plus attentivement les blessures de celui qui partageait le même père, qu’il remarqua qu’il s’était ouvert la tête. Et merde, ce n’était pas possible cette fois-ci il se débrouillait tout seul, lui avait fait son travail. Il n’avait qu’à partir et le laisser, de toute façon le taxi n’était pas très loin… enfin seulement s’il était resté après tout ce temps et cette probabilité s’approchait de zéro pourcent. Pourtant, il ne pouvait se décider à s’en aller. Et zut, merci qui ? Sa foutue mauvaise conscience.
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MessageSujet: Re: « what makes a family ? »   « what makes a family ? » EmptyDim 29 Avr - 13:17

Liang attirait les pervers et autres gros porcs depuis le début de ses fréquentations ou autres activités douteuses. Il n’y pouvait rien, ou à vrai dire ne faisait rien pour y remédier. Il avait même empiré sa situation en commençant à vendre son corps à des producteurs de films pas très catholiques. Maintenant, il était légèrement trop tard pour revenir en arrière et il devait obligatoirement assumer les conséquences de ses mauvais choix. En général, il parvenait tout de même toujours à s’échapper à l’aide d’un bon coup entre les jambes mais cette fois-ci, par manque de ressources, son agresseur eut vite fait de le rattraper. Liang n’avait décidemment pas l’habitude d’en avoir des aussi coriaces à ses trousses, et la violence dont ce dernier faisait preuve l’effrayer. Quelques égratignures d’accord, mais qu’on le fracasse contre un mur au point de lui faire un trou dans la tête, non vraiment, il se trouvait en danger cette fois. Liang voyait trouble à cause du choc et peinait à éviter les coups de l’inconnu. La pression autour de sa gorge l’empêchait de respirer, et la panique qu’il ressentait le rendait plus faible encore. Néanmoins, il n’allait pas se laisser faire pour autant, il ne voulait pas le laisser faire. Il sentait pourtant que le vieil homme lui descendait le pantalon sans gêne alors qu’ils se trouvaient en pleine rue. Bon, d’accord il faisait nuit et personne ne passait par ici, mais tout de même. Liang gigotait comme il pouvait pour l’embêter dans ses agissements, mais peu à peu l’adrénaline et ses forces l’abandonnaient. Il n’y arrivait plus, et avait des vertiges impressionnants. Quand tout à coup, grand froid. Il ne sentait plus le gras du bide du vieux contre son corps, et comme plus rien ne le retenait, il s’effondra littéralement. Les mains dans la boue, les fesses contre terre. Il s’essuya sur son jean comme un empoté et releva la tête pour apercevoir à travers la pluie une silhouette bien familière. Celle de son demi-frère. « Dégage, cette pute-ci a des goûts de luxe. » Liang assista au spectacle à demi-conscient, bien trop sonné pour comprendre ce qu’il se passait réellement sous ses yeux. La douleur le prenait tellement qu’il avait même du mal à rester droit. Il tenta plusieurs fois de se lever pendant que Yan maîtrisait le pervers, mais impossible. Ses genoux tremblaient et refusaient de le porter plus de cinq secondes ce qui était loin de suffire pour qu’il puisse se mettre debout. « Bordel ! T’en as pas marre d’emmerder le monde ? J’ai autre chose à faire que de me battre contre des pervers. » Parce qu’en plus il lui criait dessus ? Cela accentuait son mal de tête et il fronça les sourcils, énervé par le comportement de son demi-frère. De quel droit lui faisait-il la morale alors qu’il était plus jeune que lui ? Liang n’en croyait pas ses oreilles, ou plutôt, il les sentait usées par toutes ces fois où Yan le remettait à sa place sans raison valable. Enfin si, Liang enchainait connerie sur connerie, mais il ne comprenait pas pourquoi Yan se sentait obligé de toujours fourrer le bout de son nez dans ses affaires. « Tu me casses les couilles Yan. T’pouvais continuer ta route, j’t’ai rien demandé moi. » S’il y avait une chose que Liang n’avait pas retenu durant le temps qu’il avait passé chez les Cheng, c’était la politesse ou en tout cas la retenue. Il restait aussi vulgaire que n’importe quel mec venant de la banlieue. « Lève-toi. Si tu veux lui taper dessus pour lui rendre la pièce de sa monnaie, vas-y. » Liang grogna avant de cracher un mélange de salive et de sang. Il essuya d’un revers de manche le liquide rougeâtre qui s’échappait du coin de ses lèvres et se décida à se faire violence. Il se leva en prenant ses appuis contre le mur, et manqua de s’écrouler une fois debout. Heureusement, il s’adossa contre les briques pour être sur de rester droit et fit face à son demi-frère. L’envie de foutre des coups à son agresseur était présente, mais il ne s’en sentait pas vraiment capable là tout de suite.

Liang se souvenait encore très bien du premier jour qu’il avait passé en compagnie de la famille de Yan, car oui, il ne pouvait pas se considérer comme en faisant partie. La mère de ce dernier l’avait dévisagé puis sans même le saluer, s’était éclipsé. Elle n‘avait même pas mangé avec eux ce soir là. Son père biologique lui avait fait visité la maison pendant ce temps là, lui indiquant sa chambre, avant de le présenter à son demi-frère. Des présentations électriques. Il n’oublierait jamais toute cette haine qu’il avait lu dans les yeux de Yan, une rancœur envers le paternel mais pourtant dirigée vers lui. Chaque jour on lui avait rappelé que sa présence gênait. Par des regards ou des remarques. Pourtant, son géniteur lui donnait tout. Pour se faire racheter sans doute, par culpabilité surement. Liang quelque part, s’en voulait d’être ce qu’il est à ce jour. Il ne faisait pas honneur aux études que cet homme lui avait payé. Il comprenait la honte qu’il devait ressentir, mais ne concevait pas celle de Yan. Pourquoi se bornait-il de la sorte ? Pourquoi ne passait-il pas simplement à autre chose ? Liang ne demandait que ça, les oublier tous, et surtout lui. Il ne voulait plus avoir aucun lien avec eux, et pourtant il ne cessait de se retrouver sur son chemin. Encore ce soir, dans une ruelle totalement perdue, il lui tombait dessus. Il pourrait lui en être reconnaissait, mais cela l’énervait plus qu’autre chose. « T‘as rien d‘autre à faire ou quoi ? Franchement t’es chiant. » Liang n’en revenait pas, il n’arrivait pas à croire que ce type là l’avait trouvé par le plus grand des hasards. D’abord parce qu’un mec bien ne traine pas dans de tels lieux ensuite parce qu’il était de plus en plus persuadé que son cadet le suivait. Soit, si cela l’occupait tant mieux pour lui mais à la longue ça allait vraiment le gonfler quoi. Liang poussa un long soupir avant de se baisser pour ramasser le sac qui contenait ses affaires. Il grimaça un peu, son dos le faisait souffrir et ses jambes aussi. Dans un geste un peu maladroit, il parvint à le mettre sur son épaule, puis contourna Yan. Il n’allait pas rester là sous la pluie à taper la discussion avec lui. Néanmoins depuis le temps, son taxi devait avoir foutu le camp, il allait donc devoir en appeler un autre ce qui le faisait galérer d’avance. En plus il boitait, et glissa même mais réussit de justesse à garder l’équilibre. Il ne se retourna pas, ne voulant même pas voir une once d’amusement sur le visage de Yan qui devait le trouver bien pitoyable.

Quelques fois, il se demandait ce que sa vie aurait été s’il avait fait plus attention à lui. Par exemple, en évitant de sortir la nuit. S’il n’avait pas retrouvé ses mauvaises habitudes, peut-être aurait-il pu finir par être accepté par la famille Cheng ? En se rachetant une conduite, il serait sans doute devenu un mec normal, sans histoire, sans problème. Le bon Dieu ne semblait pas en avoir voulu ainsi pour lui et avait remis des mauvaises personnes sur sa route dès son arrivée à Séoul. Dommage, parce qu’il était à présent difficile de le tirer de tout ça. Il coulait un peu plus chaque jour, et s’enfonçait sans même se remettre réellement en question. Parfois il se disait qu’il devrait se calmer, mais il n’arrivait jamais à mettre ses bonnes résolutions en pratique. Alors depuis, il avait arrêté et suivait juste le courant de sa vie. Quitte à sombrer en enfer, autant y aller à fond. Il marchait toujours difficilement pour atteindre la grande route où Yan devait avoir garé sa voiture le long d’un trottoir. Sauf qu’au moment où il se retrouva enfin éclairé par un lampadaire, il fut prit d’un énième vertige, et cette fois sans essayer de lutter, se laissa tomber. Face contre le sol, totalement inconscient.
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